Enquête inédite : 2/3 des dentifrices contiennent du dioxyde de titane !

Communiqués de presse

Dans une enquête inédite qu'Agir pour l'Environnement rend publique aujourd'hui, l'association révèle que 2/3 des dentifrices vendus en France contiennent du dioxyde de titane, substance potentiellement cancérigène. La moitié des dentifrices pour enfants contient du dioxyde de titane.

Pire, saisi par Agir pour l'Environnement, un laboratoire a mis en évidence la présence de dioxyde de titane à l'échelle nanométrique dans le dentifrice pour enfants "Signal Kids goût fraise".

Alors que le dioxyde de titane (TiO2) colorant potentiellement à l’état nanoparticulaire, doit être prochainement interdit dans l’alimentation en raison des dangers qu’il présente pour la santé et l’environnement, Agir pour l’environnement publie les résultats de son enquête inédite concernant les dentifrices, produits d’hygiène parmi les plus utilisés. L’association a étudié 408 dentifrices dont 59 pour enfants, vendus en grandes surfaces, pharmacies, parapharmacies et magasins bio :

  • 2/3 des dentifrices (271 dentifrices sur 408) contiennent du dioxyde de titane, dont 25 bios
  • 1 dentifrice pour enfants sur 2 en contient (29 dentifrices sur 59)
  • Aucun des 271 dentifrices ne précise sur son emballage si le dioxyde de titane présent est à l’état nanoparticulaire (le règlement européen sur les cosmétiques exige que l’étiquetage porte la mention « nano » si les particules de TiO2 font moins de 100 nm).

Des nanoparticules dans le dentifrice pour enfants Signal Kids : notre analyse en laboratoire

Les dangers du dioxyde de titane sont encore plus préoccupants quand il est présent sous forme de nanoparticules. Nous avons voulu vérifier si l’absence de mention « nano » sur les emballages de tous les dentifrices qui en contiennent était justifiée. Pour cela, nous avons analysé en laboratoire le dentifrice pour enfants Signal Kids goût fraise de la marque la plus vendue en France, Signal :

  • 47% du dioxyde de titane est présent sous forme de nanoparticules
  • Ce pourcentage élevé exclut une présence accidentelle
  • La mention « nano » ne figure pas sur l’emballage, en infraction à la réglementation

 « Il serait incohérent de tolérer le dioxyde de titane dans les dentifrices alors qu’on l’interdit dans l’alimentation », explique Magali Ringoot, responsable de la campagne sur les nanomatériaux à Agir pour l’Environnement. « Nous sommes fortement exposés à cette substance, parce que nous l’ingérons en partie, surtout les enfants, et parce qu’elle est en contact quotidien avec notre bouche, muqueuse fragile et perméable. » 

Depuis 2016, Agir pour l’Environnement mène différentes campagnes pour dénoncer la présence de dioxyde de titane dans l’alimentation et a joué un rôle crucial dans la décision de l’interdire dans l’alimentation.

Agir pour l’Environnement qui doit être reçue ce jeudi 28 mars après-midi par le cabinet du Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, demande aujourd’hui :

  • L’élargissement de l’arrêté de suspension du dioxyde de titane à tous les produits qui peuvent être totalement ou partiellement ingérés : dentifrices et médicaments (le TiO2 est présent dans les excipients de 4 000 médicaments)
  • Une enquête de la DGCCRF pour vérifier si l’absence de la mention « nano » sur l’étiquetage des dentifrices est justifiée et des sanctions dissuasives pour les fraudeurs

Pour aider les consommateurs dans leur choix, Agir pour l’Environnement met à disposition une base de données en ligne des dentifrices avec et sans dioxyde de titane. Par ailleurs, l’association lance aujourd’hui une enquête participative sur la présence de dioxyde de titane dans les médicaments, dont les résultats seront publiés dans les prochaines semaines.

Rappel : mi-avril 2019, Bruno le Maire, doit publier l’arrêté de suspension du dioxyde de titane dans les produits alimentaires comme il s’y est engagé le 11 janvier dernier et conformément à l’article 53 de la loi alimentation. Il s’appuie sur de nombreuses alertes en provenance d’agences sanitaires et de la communauté scientifique sur la toxicité de cette substance : lésions précancéreuses du colon, troubles du système immunitaire, altérations de la barrière intestinale…

Pour tous les détails :

Ressource :